Le 11 juillet dernier, le légendaire groupe de trash métal Slayer se produisait sur la grande scène Bell du Festival d’été de Québec. En toute transparence, ni Guillaume ni moi ne sommes des fans finis de Slayer, ni même des fans tout court. Comme plusieurs, la seule chanson que je connaissais avant mai 2025 était Raining Blood, et je n’aurais pas nécessairement pu vous dire elle venait de quel groupe à ce moment. Pourtant, nous DEVIONS les voir en spectacle. Pourquoi donc? Parce que Gary.
Quelque part en 2022, un de nos abonnés des réseaux sociaux nous a contacté pour nous dire qu’on parlait de nous dans une entrevue avec Zakk Wylde dans la revue Metal Injection. Gary qui? Holt? Après une rapide recherche Google, nous nous sommes retrouvés un peu ébahis et confus. Un tel musicien! Il n’avait assurément pas commandé avec son vrai nom! Euh… oui. Deux fois même. Quelques semaines plus tard, Gary publiait notre PdeQ en action sur son compte Instagram, en nous mentionnant. Pouf. Aussi appelée la Québec pedal, à cause de sa plaque d’immatriculation aux couleurs du Québec comme illustration, notre PdeQ devenait ainsi notre meilleur vendeur. C’est à ce moment que Guillaume et Gary ont commencé à se jaser de tone. Avance rapide au printemps 2025 quand nous avons su que Slayer venait à Québec, et que nous n’avons pas réussi à acheter nos billets. Nous avons écrit à Gary et il a répondu « je m’en occupe ».
Le matin du 11 juillet, nous étions en mission. Dans plusieurs de ses spectacles, Gary vend des forfaits guitares signatures avec lesquelles il joue au moins une chanson sur scène, et cette fois, à cause d’un pépin de logistique, il en a fait livrer une chez nous, sous promesse qu’on leur apporte à temps. Mission acceptée. Ce fut donc notre porte d’entrée sur la grande scène.
Nous avions rendez-vous avec Steve Brogden, le technicien de scène de Gary, pour compléter notre mission et remettre la guitare. Tant qu’à y être, il nous a invité à le suivre sur la scène pour nous montrer le coin de Gary, ainsi que nos trois PdeQ dans leur environnement « naturel ». Pendant plus d’une heure, nous avons touché les guitares, posé des questions, regardé dans les tiroirs et écouté des anecdotes de métal. Steve était incroyablement généreux de son temps, et de ses picks! Drôle et très terre-à-terre, il nous a permis de vivre un moment magique dans un endroit inaccessible au commun des mortels. Nous avons aussi rencontré Warren Lee, le technicien de Tom Araya et personnage fascinant, qui nous a donné une belle grosse poignée de picks de bass « Farmer Tom ». Cool. Quelqu’un qui passait nous a offert un biscuit, que nous avons refusé, et tout cela pendant que les tests de son de Mastodon étaient en cours.
Nous avions espoir de rencontrer Gary avant le spectacle, mais je crois que nous n’avions pas vraiment saisi l’ampleur de nos passes de spectacle, ni comment tout ça fonctionne. J’imagine que notre vision du respect de la vie privée nous a poussés à ne pas vouloir déranger. Ce n’est qu’après le spectacle, un peu désespérés, que nous nous sommes dirigés, inconfortables, vers les loges afin d’avoir notre poignée de main (et la photo). Gary était épuisé après une performance si intense. Guillaume et lui ont jasé de « tone », comment faire autrement, et nous l’avons chaudement remercié pour tout, pour ensuite prendre la fameuse photo, et aller se coucher à l’hôtel. Nous étions un peu mal à l’aise parce que nous ne sommes pas des groupies, et la simple idée d’envahir l’espace des gens nous est presque douloureuse. Je voulais vraiment ma photo et égoïstement, j’ai tout fait pour l’avoir.
Il y a de nombreux musiciens d’exception sur terre, mais je dois admettre que Gary Holt m’a profondément marquée. Oui, nous avons développé un lien professionnel avec lui, ce qui en fait notre artiste préféré (de tous les temps), mais il est définitivement un musicien légendaire. Jouer de la guitare est en soi un accomplissement, mais jouer aussi bien devant des foules aussi grosses, c’est autre chose. Gary « shred » sur des grands classiques, avec le look de l’emploi, et quand il prend sa guitare par le tremolo et qu’il la lève dans les airs, c’est juste complètement malade. Le show était incroyable, la journée aussi, et j’espère bien voir Exodus, son « vrai » band, en show un jour au Québec, sur une scène plus petite, avec une foule plus petite, et potentiellement moins de gens saouls à contourner.