Je ne suis pas une fille de résolution, mais j’aime profiter du nouveau chiffre, soit le changement d’année, pour définir mes objectifs et vérifier si mes valeurs et passions sont toujours d’actualité. Étant déjà une personne très rigide côté alimentation, exercice, horaire, il n’est pas impensable et irréaliste pour moi d’ajouter des activités. Une seule règle cependant : il faut que ça me tente.
La nuit dernière, je me suis réveillée en demi-panique à cause de mon cours à l’université, sur les relations internationales, et j’ai réalisé que ce certificat, que je fais « pour le plaisir », ne m’apporterait aucun plaisir cette session-ci. J’ai commencé à « branler dans le manche » la session passée, et lorsqu’il fut temps de m’inscrire à un cours, puis lorsque j’ai écouté le vidéo d’introduction, tout ça pour en venir à la conclusion que c’était une souffrance inutile. C’est pourquoi je viens tout juste d’annuler mon inscription. Un beau 700 $ d’économie.
Parmi les choses qui me font vibrer cependant, ma bass. Je sais qu’on dit une guitare basse en français, ou une basse, tout simplement, mais je n’aime pas ça « une basse ». Ma belle bass Meteora Tequila Sunrise, elle me remplit de joie. J’ai du mal à en jouer, et je continue de dire que j’essaie de jouer de la bass, mais pendant que j’essaie, j’ai la dopamine dans le tapis et je ne panique pas sur les relations internationales.
Depuis le début de mon aventure musicale, soit en août dernier, j’ai eu une discipline de fer. Outre les trois jours où nous sommes allés nous exposer la pédale à Montréal, j’ai pris mon instrument au moins 30 minutes par jour, parfois jusqu’à trois heures, et j’ai essayé de jouer. Si j’avais écrit plus souvent, vous auriez su que j’ai commencé avec une Stingray Sterling par Musicman short scale, pour ensuite passer à une Stingray 1994 full scale quelques semaines plus tard, pour finalement recevoir ma Meteora en cadeau le 7 novembre pour ne plus la lâcher.
Oui, je suis consciente de ma chance de pouvoir essayer plusieurs instruments. Ça fait partie des avantages d’avoir une entreprise orientée musique, un conjoint passionné et opportuniste, et l’âge que j’ai. Ces avantages viennent avec plusieurs inconvénients par contre. Commencer après 40 ans, ça fait qu’on part avec plusieurs prises. Plus qu’il n’en faut pour se faire sortir du match même. Pour compenser les années « perdues » à ne pas s’entraîner le cerveau et les mains, il faut avoir une discipline de béton, ce que j’ai, et aménager notre vie de façon à pouvoir progresser.
Encore une fois, je suis consciente de ma « chance », celle que j’ai choisie, soit de quitter le marché du travail et le salaire d’ingénieure, pour me lancer dans l’inconnu et choisir que mon temps vaut bien plus que l’argent, et ainsi créer ce nouveau mode de vie.
J’ai bien essayé de mettre en mots mes objectifs concernant la musique, mais le problème avec les mots, c’est que lorsqu’une idée est exprimée, elle se met à exister, avec les bons et les mauvais côtés, dont l’éventuelle déception face à l’échec. Trêve de bavardage philosophique, voici donc mes conseils de débutantes pour aider ceux qui souhaitent être disciplinés dans leur pratique musicale.
Premièrement, il faut être réaliste. Si ma situation est permissive, parce que je choisis des priorités différentes des gens qui m’entourent, ce n’est pas une option qui s’offre à tous. Il faut établir une plage horaire quotidienne, c’est-à-dire chaque jour (au moins six jours par semaine), où on va prendre l’instrument et y consacrer toute notre attention. L’aspect quotidien permet de développer l’habitude et de conserver les acquis. Pas de téléphone, pas de télé, pas de multitâche. Il se peut que ce soit 5 minutes les lundis, jeudi et samedi, 25 minutes les mardis, une heure le mercredi et vendredi, et variable le dimanche, mais il faut créer l’habitude. Ceci nous amène au prochain point.
Deuxièmement, penser accessibilité. Pour ma part, ma bass est dans la cuisine, sur un support qu’on a vissé à un meuble, et mon ampli est sous le meuble. Si je sais que je serai plus serrée pour jouer aujourd’hui, mon installation fait en sorte que ça vaut même la peine de m’installer pendant que ma tisane infuse, ou que la soupe chauffe. Évidemment, ce n’est pas une installation pour jammer avec un band (ce que je ne ferai sans doute jamais), mais c’est une installation qui m’assure un contact quotidien avec ma belle. Pour les guitaristes, il pourrait suffire de garder une guitare versatile dans une pièce plus fréquentée, avec un petit ampli ou un système avec écouteurs, pour les journées plus serrées, et avoir un autre setup dans un local ou une pièce de la maison qui est moins passante.
Troisièmement, préparer à des exercices pour les journées pressées. Des gammes, des arpèges, un échauffement général, une chanson qui délie particulièrement les doigts, quelque chose qui ne demande pas de réfléchir. Pour les journées où le temps se fait plus généreux, un échauffement plus long peut être considéré, et les chansons à travailler plus en profondeur.
Finalement, choisir les moments où on flâne et ceux où on se fouette. Les deux doivent coexister sur un spectre, mais un seul ne peut prendre toute la place. Si on ne fait que flâner, la progression est improbable, voir impossible. Si on ne fait que se fouetter, nous nous exposons à de la déception en continu, de l’épuisement, et nous ne pouvons vivre avec de l’échec en permanence. Il faut que ce soit agréable de temps en temps, et difficile de temps en temps. Le degré de chacun varie avec la charge mentale et le temps disponible.
En espérant que ma méthode puisse vous inspirer, je vous souhaite que la pratique de votre instrument vous satisfasse en 2024, et aussi pour le reste de votre aventure. Et mon but est simple, affirmer avec assurance que "je joue de la bass".
1 commentaire
Andy. C
That is a beautiful Bass! I’ve got to ask, what do you tend to play genre/band wise on it :)?
That is a beautiful Bass! I’ve got to ask, what do you tend to play genre/band wise on it :)?